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Creatinov
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13 novembre 2006

Qu'il est facile d'accuser l'Europe!

Je croyais que c'en était fini des critiques faciles contre la fameuse Commission, de la diabolisation de Bruxelles, mais visiblement non. Le Non au Traité constitutionnel n'aura pas servi de leçon. Les candicats potentiels à l'élection présidentielle, de droite comme de gauche, n'ont pas manqué l'occasion facile de s'en prendre à la BCE et à sa politique de l'Euro fort. Le raisonnement est simpliste et, parce qu'il n'est pas nuancé, frise le populisme et la démagogie. Il est facile d'accuser l'Euro fort de gréver la compétitivité des entreprises européennes, d'affirmer que les Etats Unis ont une politique plus efficace, et d'oublier les véritables raisons de cette politique.

Grâce à un Euro fort, l'Europe est une place attractive de capitaux étrangers, et peut donc investir. La zone Euro a ainsi reçu des capitaux en provenance de l'Asie grâce à sa politique monétaire. L'Euro fort rend aussi nos importations plus faciles et la facture énergétique (pétrolière en particulier) plus digeste en ces temps de flambée des prix du barril. Et puis, n'oublions pas que les USA ont une monnaie qui s'impose d'elle même et qu'ils peuvent donc se permettre plus de liberté. Si nous voulons devenir une référence monétaire, nous devons montrer notre rigueur.

Alors certes, cette politique nous empêche de rester aussi compétitifs que nos concurrents américains, anglais ou japonais. Mais dans quelle mesure?
Les grands groupes produisent  le plus possible localement, afin de s'affranchir du rique de change. Ils font appel à des sous traitants locaux. Leurs commandes de matière première sont couvertes sur le plan financier par des produits structurés afin de limiter les pertes dues au change, et ce plusieurs mois à l'avance. Ils ne ressentent que peu les fluctations des monnaies. Restent les PME exportatrices, celles que l'Etat encourage et veut accompagner. Celles-ci sont touchées par l'Euro fort sans avoir les outils nécessaires pour s'en prémunir.

Cette politique a donc un impact sur notre économie, mais il n'est pas forcément celui que l'on entend dans la bouche des politiques. En accusant Bruxelles de vouloir tuer Airbus, on oublie que les PME sont les principales victimes et que des mesure ciblées seraient peut être plus utiles que des considérations macro économique qui nous priveraient de certains investissements et rendraient l'énergie encore plus chère.


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